Le 1er de l'An à la Sofiote

Publié le par Vic&Lo

Pour le nouvel an, nous avons le plaisir d'être invités, grâce à notre colocataire Dobromir, à une soirée chez des jeunes Bulgares. Nous pouvons ainsi découvrir de quelle manière les Bulgares célèbrent - ou tout du moins ceux avec qui nous sommes - la nouvelle année.

Nous trouvons tout d'abord leur accueil très chaleureux. Les convives parlant anglais vont vers nous spontanément et tentent de nous intégrer à la fête du mieux qu'ils le peuvent. Celle-ci est ponctuée de traditions plaisantes.

En premier lieu, la dégustation de la баница, sorte de gâteau à la pâte feuilletée... Normalement, ces gâteaux peuvent être fourrés à la courge, au fromage et peut-être à tout ce qui est imaginable. Celui-ci que nous dégustons ce soir est nature. Il nous paraît un peu fade, d'autant plus qu'il n'est pas fait maison. Mais quelques bouts de papier lui donnent une certaine saveur. Ce sont des voeux pour la nouvelle année que chacun tire au sort. Je suis ainsi promis à une fortune pécuniaire certaine. Mais, d'après Dobromir qui me traduit ce voeu, je serai contraint de partager avec mon entourage. Laurianne, elle, est promise à un fol amour !...

Un peu plus tard, vers minuit, nous regardons attentivement la déclaration du Président Bulgare Gueorgui Parvanov. Un des jeunes bulgares essayent de m'expliquer ce qu'il dit. Le Président tente visiblement de redonner un peu de fierté aux Bulgares en parlant de leur bonne équipe de volley-ball. Mais, comme me le dit mon traducteur, les Bulgares se moquent bien d'arriver deuxièmes ou troisièmes au championnats mondiaux. Ce qu'ils veulent, c'est être premiers. Mon traducteur du moment m'explique qu'il faudrait que je vive longtemps en Bulgarie pour comprendre à quel point ce sujet leur tient à coeur.

Mais, au même moment, les autres convives m'arrachent à mon interlocuteur pour m'amener à la fenêtre. De là, nous pouvons voir fuser des feux d'artifice en tous sens et venant de partout. Cette nuit-là, en effet, tous les foyers bulgares peuvent tirer de chez eux des feux d'artifice. Cela donne un ciel coloré et sans cesse changeant.

Un peu plus tard dans la soirée très dansante, vient un autre moment important : celui du chant... C'est visiblement une sorte de concours. Les personnes se produisent tour à tour, certaines en duo, d'autres à quatre. Les voix, si elles ne sonnent pas toujours justes, sont assez puissantes et cela nous impressione. Notre tour approche. Laurianne et moi ne savons pas quoi chanter quand nous entendons, tout à coup, sortir des hauts-parleurs la célèbre chanson d'Edith Piaf, Non, je ne regrette rien. A la grande surprise des jeunes Bulgares, nous n'en connaissons pas bien les paroles. Pire, certains d'entre eux les connaissent mieux que nous. Pour tenter de sauver les meubles, nous recherchons sur internet des chansons françaises dans lesquelles nous sommes plus à l'aise. J'opte pour une chanson du Belge Jacques Brel : Mathilde. Il m'est en effet arrivé de la jouer à la guitare et je pensais que les paroles me reviendraient facilement. Mais, dès le départ de la chanson, je redécouvre que le rythme de cette chanson est très rapide. Laurianne et moi avons beaucoup de mal à suivre. Mais, ce n'est pas un fiasco total. Les Bulgares nous trouvent adorables et nous gagnons même la vedette.

Lors de la remise des cadeaux, nous sommes amplement gâtés. Dobromir, avec son sens de l'humour particulier, nous réclame de l'argent en échange de cette soirée à la gloire des petits français.

La nuit se poursuit. Nous attendons les cinq heures du matin pour pouvoir prendre le premier trolley-bus afin de rentrer chez nous.

Victor, le 23 février 2008

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