Dernier jour à Velingrad (3).

Publié le par Vic&Lo

Pour ma dernière journée de marche dans la montagne, je décide de partir en direction de la grotte лепеница. Je galère pendant une bonne heure avant de trouver le bon sentier !

Je me retrouve à la porte d’un therme situé à la sortie de la ville, et près d’un laveur de tapis ! Une dame me renseigne gentiment pour la grotte, le sentier se trouve bien plus loin. Je rebrousse chemin, et continue ma route, cette fois, celle-ci passe au beau milieu de constructions de futurs résidences pour touristes fortunés, puis la route devient plus calme, c’est la montagne qui m’accompagne. Soudain une jeep s’arrête, le conducteur me demande s’il peut m’aider. Je monte donc avec lui, il est de Sandanski et tchache Bulgare tellement vite que je ne comprends pas, hélas, la moitié de ce qu’il me dit. Heureusement je descends cinq minutes plus tard car mon fameux sentier est fléché, ouf ! Il commençait à me mettre mal à l’aise, à me demander mon âge, si j’avais un гадже (gadjé = copain) ou non…

 Je prends donc le sentier, et tombe sur un endroit merveilleux, une vallée Suisse en Bulgarie !
 (Je ne connais pas la Suisse, mais ça ressemble au cliché que l’on s’en fait) Les maisons ne ressemblent aucunement à des châlets, mais plus à des baraques de bric et de broc. J’aperçois de nombreuses ruches au milieu des sapins. J’avance. Cette fois-ci, c’est un troupeau de chèvres qui croise ma route, mais plus loin, je tombe nez à nez avec des tracteurs, ils font des travaux pour le réseau d’eau. Je les excuse, mais ils ont clairement défoncé un bon bout de chemin. Les gars m’indiquent le chemin, c’est tout droit ! Après une ferme qui semble abandonnée, le chemin se resserre, il suit un cours d’eau qui s’écoule joyeusement dans une vallée entourée de pins. Six km plus tard, j’arrive finalement à la fameuse grotte. Mais, à partir de là, je me sens mal à l’aise, et brusquement très seule dans cette montagne, qui semble soudainement inhospitalière. A l’endroit des panneaux indiquant la grotte se dresse une station de pompage, qui ronronne. Je crois à une blague et décide de continuer. Après un km, je fais demi-tour, et me retrouve à nouveau dans cette endroit étrange. Cette fois-ci, j’arrive à distinguer la grotte face à moi. Son entrée est cachée par des éboulis. Je m’approche mais n’ose pas entrer, de peur que tout s’écroule.

Au retour en passant à nouveau par la vallée Suisse, je décide de m’arrêter chez l’apiculteur pour y acheter du miel. Par un signe bienveillant de la main, il m’invite à rentrer chez lui. Pour le miel, c’est trop tôt, ou trop tard. Mais qu’importe, il m’offre son dernier pot de miel et m’invite à m’asseoir pour me reposer. Nous discutons tranquillement, il m’explique que son fils travaille en Italie comme docker depuis maintenant huit ans. Son voisin arrive, certainement pour voir qui est cette étrangère. Pendant que je discute maintenant avec son voisin, il me prépare un repas. Il est 4h de l’après-midi, qu’importe, il m’invite à manger des saucisses, du yaourt, des olives et de la graisse de porc… Incroyable. Je picore dans l’assiette qu’il m’offre. Je sens bien qu’il est impossible de refuser cette invitation, malgré le fait que je sois gênée par tant d’hospitalité.
Au moment où je le quitte je le remercie de nombreuses fois et il m’invite à revenir dans deux mois pour assister à son travail.

Il s’appelle Borislav et fait du miel de pin, dans cette vallée de Suisse bulgare.
En continuant ma route à pied, je rencontre deux hommes, Sebastian et Alberto, ils sont en route pour Velingrad afin d’y vendre leur jument Maya. Nous faisons un bout de route ensemble en discutant. Ils m’indiquent ensuite l’arrêt d’autobus et repartent joyeusement vers le centre. L’arrivée de l’autobus signe la fin de ce week-end rempli de rencontres inoubliables. Heureusement, le trajet se fera ensuite en train, par une ligne qui serpente à flanc de montagne, histoire de repenser à tout ce qui s’est passé en restant comme suspendue dans le temps.

 Les mots qui sont sorties de ma bouche durant ces trois jours, n’étaient que des mots de Bulgare : magique. Je réalise que je peux maintenant me débrouiller pas trop mal, et avoir des semblants de discussions avec les gens.

Publié dans Nos voyages

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